1.9 Ensembles ouverts et fermés

La notion de ''ouvert/fermé'', introduite précédemment pour les intervalles, est en fait une notion plus générale, et s'applique à d'autres sous-ensembles de \(\mathbb{R}\):

Soit \(G\subset \mathbb{R}\).
  1. \(G\) est ouvert si pour tout \(x\in G\) il existe un \(\varepsilon\gt 0\) tel que \[ ]x-\varepsilon,x+\varepsilon[\subset G\,, \] c.-à-d. tel que \(x'\in G\) pour tout \(x'\in ]x-\varepsilon,x+\varepsilon[\).
  2. \(G\) est fermé si son complémentaire (c.-à-d. \(G^c:= \mathbb{R}\setminus G\)) est ouvert.

Un intervalle ouvert (au sens des sections précédentes) est effectivement ouvert au sens de la définition qui précède:

Exemple: Considérons \(G=]0,1[\). Si on fixe un \(x\in G\) quelconque, alors en prenant un nombre \(\varepsilon\gt 0\) qui est à la fois plus petit que \(|x|\) (distance de \(x\) à l'extrémité gauche de l'intervalle) et que \(|x-1|\) (distance de \(x\) à l'extrémité droite de l'intervalle), alors l'intervalle \(]x-\varepsilon,x+\varepsilon[\) est entièrement contenu dans \(G\). Clairement, le choix du \(\varepsilon\) dépend de où se trouve \(x\): plus \(x\) est proche du bord, plus \(\varepsilon\) doit être pris petit. L'essentiel est que pour tout \(x\in G\), on trouve toujours un \(\varepsilon\gt 0\) tel que \(]x-\varepsilon,x+\varepsilon[\subset G\). (Sur l'animation ci-dessous, on a épaissi un peu pour y voir quelque chose.)

De la même façon, on montre que les intervalles de la forme \(]-\infty,a[\) et \(]b,+\infty[\) sont ouverts.

Exemple: \(G=\{x\in \mathbb{R}\,:\,x^2\lt 2\}\) est ouvert (voir exercices)

Si un ensemble \(G\subset\mathbb{R}\) est une union d'ensembles ouverts, alors il est ouvert.

On donne la preuve dans le cas où \(G\) est une union finie d'ouverts \(G_k\): \[ G=G_1\cup G_2 \cup G_3\cup\cdots \cup G_n\,. \] Si \(x\in G\), alors il existe au moins un indice \(k\) tel \(x\in G_k\). Mais puisque \(G_k\) est ouvert, on sait qu'il existe \(\varepsilon\gt 0\) tel que \(]x-\varepsilon,x+\varepsilon[\subset G_k\). Comme \(G_k\subset G\), ceci implique \(]x-\varepsilon,x+\varepsilon[\subset G\).

Exemple: Considérons \(G=[a,b]\). Cet ensemble n'est pas ouvert, puisque quel que soit la valeur de \(\varepsilon\gt 0\), l'intervalle \(]a-\varepsilon,a+\varepsilon[\) contient des points qui ne sont pas dans \(G\) (utilisez l'animation ci-dessus pour l'apprécier!). De plus, puisque son complémentaire est \[G^c=[a,b]^c =]-\infty,a[\cup ]b,+\infty[\,,\] qui est une union d'ouverts, \(G^c\) un ouvert. Donc \(G\) est fermé.

Exemple:

Il existe des ensembles qui ne sont ni ouverts, ni fermés.

Exemple: Si \(a\lt b\), alors \(I=[a,b[\) n'est ni ouvert ni fermé. En effet,

Exemple: \(\mathbb{Q}\) n'est ni ouvert ni fermé.

Quiz 1.9-1 : Si \(A\subset \mathbb{R}\) n'est pas ouvert, alors
  1. il est fermé.
  2. son complémentaire est ouvert.
  3. il existe au moins un \(x\in A\) tel que \(]x-\varepsilon,x+\varepsilon[\not\subset A\) pour tout \(\varepsilon>0\).
  4. pour tout \(x\in A\), il n'existe aucun \(\varepsilon>0\) tel que \(]x-\varepsilon,x+\varepsilon[\subset A\).
  5. son complémentaire n'est pas ouvert non plus.
Quiz 1.9-2 : Soit \(A\subset \mathbb{R}\) un ensemble ouvert. Vrai ou faux?
  1. \(A\) est borné.
  2. Si \(x\in A\), \(y\in A\), et si \(x\lt z\lt y\), alors \(z\in A\).
  3. Pour tout \(x\in A\), il existe \(\varepsilon\gt 0\) tel que \(]x-2\varepsilon,x+2\varepsilon[\subset A\).
  4. Il existe \(\varepsilon\gt 0\) tel que pour tout \(x\in A\), \(]x-\varepsilon,x+\varepsilon[\subset A\).
  5. Si \(B\subset A\) est aussi un ensemble ouvert, alors \(A\setminus B\) est un ouvert.
  6. ⚡ Il existe une famille d'intervalles ouverts \(I_1,I_2,I_3,\dots\) telle que \[A=I_1\cup I_2\cup I_3\cup\cdots\]